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Neiges du Brésil
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12 janvier 2014

Interview avec Jann Halexander, au sujet de l'album 'Un Bon Chanteur est un Chanteur mort'

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INTERVIEW PARUE SUR http://diaphane49.skyrock.com/3203241449-Interview-avec-le-chanteur-Jann-Halexander-sur-l-album-Un-Bon-Chanteur.html

J'aime les chansons de Jann Halexander, et je suis très content qu'il ait accepté une interview par skype, à l'occasion de son nouvel album (que j'ai écouté en avant-première), 'Un Bon Chanteur est un Chanteur Mort' et des dates qui vont suivre, à Paris et en province. Bonne lecture.

Bonjour, Jann Halexander, merci d'accepter cette interview : fier du nouvel album ?

J'ai hâte que les gens le découvrent. Ils aimeront ou pas, mais l'album est là, je m'y suis investi pleinement, comme les albums précédents...voire peut-être avec plus de...je sais pas comment dire...

D''énergie du désespoir ?

Peut-être. Oui. C'est une sorte de cri du cœur.

Les arrangements sont plus fouillés, plus grand public mais il y a aussi moins d'humour.

L'album s'est construit comme ça.

Moins de chansons aussi.

Oui. 13 chansons. C'est une façon de condenser. Avant j'avais tendance à proposer une vingtaine de chansons à chaque disque. Je ne le regrette pas mais c'est vrai que ça fait beaucoup. Et puis 13 c'est un peu mon chiffre porte-bonheur. Et je ne dis pas ça parce que je suis né un 13.

Et il va y avoir les concerts.

Oui. C'est même là que tout se joue. 

A ce point ?

Disons que...quand on a connu des salles pleines, même de dimension moyenne, c'est très agréable et on a envie de recommencer. C'est comme si j'étais à ma juste place. Ce n'est pas simplement le fait de briller. C'est aussi le bonheur, non, la jouissance plutôt d'avoir ce sentiment de ne pas m'être trompé de voie. C'est une vie tellement particulière, âpre, violente, pour tout un tas de raisons alors quand je suis sur scène et que les gens sont heureux, s'évadent de leur quotidien, je me dis que je ne suis pas trompé de vie. Là, oui la vie a un sens. C'est difficile à faire comprendre ça, à communiquer là-dessus, à partager. 

Surtout qu'il y a une grande évolution sur scène depuis les débuts, on dirait...

Mes débuts étaient catastrophiques mais je n'aimais pas ça, la scène. Je voulais être comme Gérard Manset ou Françoise Hardy, juste faire des disques et basta. Mais ce n'était pas envisageable pour tout un tas de raisons sur lesquelles je me suis déjà pas mal exprimées. Donc oui au début c'était laborieux. Et puis le temps passe, on construit son public, on agrandit son public. On construit une relation. Et c'est une belle relation. Alors on s'épanouit. Ce n'est jamais acquis, c'est souvent je t'aime moi non plus, faut avoir du panache, de l'agressivité, de la violence, c'est Gilbert Bécaud qui disait que sur scène, d'une certaine façon, on fait l'amour à son public. Après je ressens les choses ainsi, c'est très personnel. 

Vous êtes un peu plus établi dans le paysage aussi maintenant.

Peut-être. Je ne sais pas. 

En tout cas il y a un public fidèle.

Comme je disais, rien n'est acquis mais très récemment, pour des soucis de santé, j'ai dû annuler à contre-coeur deux représentations (ndlr le monologue théâtral 'Confessions d'un Vampire Sud-Africain') au Magique. Et Jeff (ndlr Jeff Bonnenfant, attaché de presse) a mis en ligne l'information sur facebook, twitter, le site officiel. J'ai reçu beaucoup de mails, de coup de fils, de messages de soutien. J'étais ému. 

A chaque anniversaire aussi, je suppose qu'on vous fait le coup ?

D'envoyer des sms, des mails ? Oui. Et des cadeaux aussi. (rires). C'est assez rigolo. Et touchant.

Peut-on dire que vous avez une place à part dans le show-biz?

Dans ce cas je ne suis pas le seul.

Mais vous faîtes bien partie du show-biz ?

Je ne sais pas. C'est vaste le show-biz. En fait, en français ça signifie industrie du divertissement, j'en fais partie, oui. Je propose des chansons, des tours de chant aux gens, au sens strict oui. Mais maintenant...j'ai un souvenir assez étrange, il y a 4 ans, j'ai été invité à un défilé de John Galliano, par l'intermédiaire d'un ami travaillant dans la mode et qui voulait me faire découvrir ce monde-là, que je ne connaissais pas. Dans le public, il y avait les journalistes, les photographes, c'était à côté du Ritz, il y avait le chanteur Kanye West, je me souviens d'ailleurs que j'étais étonné car je l'ai croisé dans les escaliers menant au sous-sol où il y avait un buffet, il est plus petit que moi, je ne sais pas pourquoi, je l'imaginais plus grand. Enfin surtout ce qui était étrange, c'est le côté...je ne dirais pas superficiel, car c'est un peu cliché de dire ça...mais c'est le comportement des gens à l'extérieur, qui n'étaient pas invités, il y avait pleins d'adolescents avec leurs portables qui étaient agglutinés contre les barrières de sécurité et voulaient à tout prix avoir la possibilité de voir, photographier avec leur portable ne serait-ce qu'un millimètre des stars qui étaient officiellement annoncées ce soir-là. Et de l'autre côté, dans la salle en question, il y avait beaucoup de gens qui se donnaient des grands airs...voilà...(soupir)...c'était étrange. Le show-biz c'est ça aussi. C'est donc très vaste et là je m'étais retrouvé à cette soirée de façon exceptionnelle mais ce n'est pas mon univers.

Votre univers c'est la chanson française ?

Et encore...en fait j'aime bien aller d'un lieu à l'autre, d'une ambiance à l'autre, voir, découvrir...c'est un peu facile de le dire, mais bon les chapelles ce n'est pas pour moi. Et puis on m'a souvent fait sentir dans certains milieux que je n'avais rien à y faire. J'ai pris acte. Mais bon, oui, je chante en français, je fais un mélange de chanson et variété française...

Même pop, dans le dernier album...

Oui...la liberté d'aller là où j'ai envie, cette liberté je la prends. Tant que je peux le faire, et bien je le fais. 

On dit parfois que l'artiste en étant maître de ses choix, est libre de se tromper...

Dans le cas du créateur, disons que j'ai le mot final, oui. J'y tiens.

Mais Un Bon Chanteur est un Chanteur Mort, c'est une boutade, non ?

Oui...et non...j'ai écrit les premiers mots de cette chanson peu de temps après la mort d'Allain Leprest. Pendant longtemps la plupart des médias l'ignoraient. Quand il nous a quitté, certaines revues qui ne parlaient jamais de son œuvre, lui ont consacré des lignes. C'est classique, mais un peu dommage. Voire révoltant. Les gens, il faut les aimer de leur vivant. Les notices funéraires, ce n'est pas le plus important. J'ai eu aussi à l'esprit un court bouquin original, écrit par le chanteur Dominique A, qui s'appelle 'Un bon chanteur mort'.

Mais dans Postérité, vous citez le nom de chanteurs peu connus, à qui la mort n'a pas donné d'aura particulière.

Oui. C'est un sujet complexe. Disons que en tant que chanteur, je m'inscrit dans un courant, dans une continuité. J'ai peut-être innové sur certains sujets, mais sur d'autres, je ne fais que prolonger une sorte de fil artistique. Et puis après moi il y en aura d'autres. C'st un cycle sans fin apparente, c'est beau et c'est aussi angoissant. Beaucoup passent à la trappe. En tant que chanteur, sur le titre Postérité, citer d'autres artistes c'est une façon de dire : vous étiez là, on ne vous oublie pas. 

Et est-ce que vous pensez que c'est plus dur la vie d'artiste pour les chanteurs de chanson actuellement que par le passé ?

Non. Vraiment, non. Les difficultés sont différentes mais non. 

Vous échangez là-dessus avec vos collègues ?

Je n'ai pas 36.000 collègues. Et entre nous, on ne parle pas forcément de chanson. Quand je prends un pot avec Clémence Savelli, ou Nicolas Duclos, des amis proches, on aborde tout un tas de sujet, pas particulièrement la chanson, le devenir de la chanson. 

Vous êtes sur wikipédia, vous êtes référencé dans des ouvrages sur la chanson, le cinéma, vous avez même été chantés par d'autres chanteurs, quel regard posez-vous là-dessus ?

C'est beau. C'est bien. Mais je le redis vraiment, l'essentiel pour moi c'est la scène, à tous les niveaux. Même si j'aime écrire, enregistrer des chansons, faire du théâtre, réaliser des films, peindre, poser pour les peintres, les photographes, la scène est loin devant, c'est le moteur principal. 

Et vous dîtes que cet amour de la scène, c'est dur à partager ?

Oui. Mais attention, je constate que c'est dur mais je me fais une raison. Mais c'est sûr que c'est une vie à part pour moi. Je suis forçé d'accepter la solitude. Je n'ai pas le choix. Ou plutôt j'ai choisi cette vie-là.

Est-ce qu'à l'heure actuelle vous trouvez cela injuste de ne pas être plus reconnu, ou connu ?

Dommage, peut-être. Injuste, non, certainement pas. Il y a des choses vraiment injustes qui m'écoeurent, je ne sais pas...quand des enfants sont battus à mort, quand des animaux sont abandonnés le long d'une route ou tués d'un coup de carabine dans le crâne, ça c'est vraiment...affreux, injuste...les paysans qui se suicident parce qu'ils sont au bout du désespoir alors qu'ils nourissent la société, un prof qui est accusé injustement de viol, des criminels en liberté, ça c'est flippant, c'est terrible. Mais le fait que mon 'œuvre' ne soit pas plus connue que ça, non c'est ni juste, ni injuste. C'est un positionnement personnel. Je sais que pour certains, la non-reconnaissance ou le déficit de notoriété c'est très mal vécu. Je ne dis pas que je le vis bien, mais finalement je ne le vis pas mal. J'accepte la situation, sans être résigné, j'accepte et je continue d'avancer, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Rester dans la Vie.

Est-ce qu'il y a des artistes actuels que vous admirez ?

Stromae. J'adore. Vraiment c'est génial, efficace profond. C'est un bol d'air. J'ai apprécié le dernier album de Mylene Farmer. Mais au sens large il y a beaucoup d'artistes que j'apprécie, très différents les uns des autres, je suis assez éclectique. J'ai un peu de mal par contre avec le slam, le rap ou la country. Là je bloque. 

Le rock ?

Moyen. C'est variable. J'aime beaucoup la musique contemporaine. J'ai souvent écouté Henri Dutilleux par exemple. 

Il était natif d'Angers, comme votre maman ?

Ma maman est native de Longué-Jumelles, à quelques kilomètres d'Angers. Ce n'est pas très loin.

Vous avez démarré à Angers avant de continuer sur Paris et à l'étranger, non ?

Oui. C'était la bonne école. Le public angerois est très très dur. Il ne fait pas de cadeaux...du coup après on peut chanter partout ! (rires)

Jann Halexander, merci pour cette interview, merci pour votre talent, vos chansons, que peut-on dire d'autre ?

Et bien, merci à vous, et puis, je voudrais dire merci aux gens qui me suivent depuis pas mal de temps, aux proches. J'ai une pensée particulière pour mon ami. Je tenais à le dire. Et également pour Jeff Bonnenfant et puis Monique Hottier, qui est secrétaire de mon label. On forme une équipe soudée. C'est une force, ça, je le crois sincèrement. 

Merci !

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